Au Conseil provincial du 28 septembre 2023, Benjamin Goes et Fiorella Iezzi, Conseiller et Conseillère provincial ont posés une question d’actualité relative aux nouveaux Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS).

Retrouvez ma réponse ci-dessous : 

Monsieur le Président,
Monsieur le Gouverneur,
Mesdames et Monsieur les Députés,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Chers Collègues,

Je vous remercie pour vos questions qui me permettent de revenir sur un dossier qui me tient particulièrement à cœur et pour lequel nous sommes mobilisés depuis de nombreux mois déjà.

En mars dernier, j’avais dĂ©jĂ  pu aborder, Ă  cette mĂŞme tribune, la question de l’établissement d’un Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) en Brabant wallon. Pour rappel, le Gouverneur, le Recteur de l’UCLouvain, le Procureur du Roi et moi-mĂŞme avions rencontrĂ© le cabinet de Sarah Schlitz, Ă  l’époque SecrĂ©taire d’Etat Ă  l’EgalitĂ© des chances, afin de plaider d’une seule et mĂŞme voix pour l’établissement d’un CPVS adossĂ© Ă  un hĂ´pital sur le territoire du Brabant wallon.

A la suite de la démission de Madame Schlitz en mai dernier, nous avons sollicité une rencontre avec sa successeure, Marie-Colline Leroy, afin de poursuivre le travail entamé. Courrier daté du 10 mai dernier, qui est resté à ce jour sans réponse…

C’est donc avec satisfaction mais aussi étonnement que nous avons pris connaissance, ce lundi 18 septembre dans les colonnes de L’Avenir, de l’intention de la Secrétaire d’Etat d’ouvrir quatre CPVS supplémentaires, dont un situé à Ottignies.

Cette mesure viendrait ainsi régulariser la situation actuelle que nous jugeons purement et simplement inadmissible. En effet, avec l’ouverture imminente du 10ème centre à Arlon, le Brabant wallon sera demain la seule province du pays sans CPVS sur son territoire.

Dans son interview à L’Avenir, l’objectif de la Secrétaire d’Etat est clair : « Plus une seule victime à plus d’une heure d’un centre ». Une stratégie que les acteurs de terrain ne semblent pourtant pas partager. Au-delà du fait qu’il s’agit d’un obstacle supplémentaire pour les victimes de devoir se déplacer vers les CPVS de Bruxelles, Namur ou Charleroi, cela empêche surtout une prise en charge efficace et globalisée. En effet, la synergie entre les centres sociaux, services de police, de justice… spécifique au dispositif n’existe pas lorsqu’un CPVS doit travailler avec un arrondissement extérieur. A l’heure actuelle, une victime du Brabant wallon n’a pas encore accès à une prise en charge maximale telle qu’elle existe désormais dans la plupart des arrondissements du pays.

C’est une situation que nous ne pouvons ni concevoir ni tolérer. C’est pourquoi, pas plus tard que cette semaine, suite à son interview, nous avons une nouvelle fois interpelé la Secrétaire d’Etat afin d’obtenir des garanties quant à l’implantation du dispositif en Brabant wallon mais aussi (et surtout) de pouvoir être associés au processus de réflexion et de concrétisation de ce projet. J’ai d’ailleurs demandé à ce qu’une copie de ce courrier vous soit adressé dans les meilleurs délais.

En effet, les forces vives du Brabant wallon en matière de justice, santé, police, monde académique, politique… ne demandent qu’à pouvoir collaborer sur l’implantation d’un tel service sur le territoire. En l’espace de 20 ans, nous avons déployé et alimenté un réseau coordonné de professionnels dont l’expertise est essentielle au développement de ce dispositif sur le territoire.

Alors, fumée blanche pour un CPVS en Brabant wallon ? Pas si vite…

A en croire les propos de la Secrétaire d’Etat, rien n’est fait. L’implantation de ces 4 CPVS supplémentaires est conditionnée par les résultats des discussions budgétaires du Gouvernement fédéral.

Mais finalement, quelle que soit l’issue du prochain conclave, Madame Leroy devra assumer ses choix. Car nous ne tolèrerons plus que le Brabant wallon ne soit pas la priorité.

Soyez assurés que nous poursuivons notre combat à cet égard pour qu’enfin, chaque victime puisse bénéficier de l’accompagnement le plus juste et adapté, afin de ne pas ajouter davantage de souffrance à une situation déjà tragique.

Je vous remercie,

Tanguy Stuckens
Président du Collège provincial